Quand Johnny Hallyday fait 80 000 fans au stade de France c'est un exploit. Nul ne songerait à traiter ces spectateurs par dessus la jambe, à les trouver trop peu nombreux pour se donner du mal.
Non pas parce qu'ils paient, même si ça compte évidemment, mais parce que c'est un nombre conséquent et qu'au delà de ce qu'on leur doit ils sont clients ailleurs, acheteurs et donc on les respecte.
Or si je suis conscient que les émissions de remplissage, aux heures de faible audience, ne réunissent pas, loin s'en faut, le public des grandes soirées de "prime" avec "The Voice" ou "Koh Lanta", leur public n'en est pas, moins respectable et dix ou trente fois plus nombreux que celui du stade de France. Quand même ! Quand on sait ce que vaut la seconde publicitaire même à ces horaires là...
Or si on prend la peine de regarder quelques minutes ces animateurs conscients d'être des bouche-trous, on constate que la majorité n'a aucun respect non seulement de ses collaborateurs ou co-animateurs, mais pas non plus du spectateur.
Glandouiller, faire le mariole en manifestant son désintérêt pendant qu'une pauvre fille essaie de dire son texte en arrière plan est en effet une marque injurieuse pour le spectateur qui sait d'emblée ce qu'on pense de lui.
Et pourtant ces gens méprisés sont 1 ou deux millions. Pas 80 000 ! Et ils sont là, à peu près les mêmes chaque jour devant l'une ou l'autre des chaînes à s'y croiser, écoutant plus qu'ils ne regardent souvent, mais méritant malgré tout un minimum de respect. Or qui se sent respecté et respectable par un animateur grassement payé qui écrase ses collaborateurs pourtant eux aussi "dans la lumière" ? Pas le pauvre retraité lambda, ou la grand mère fatiguée qui attend l'heure de mettre à mijoter le plat du soir en tout cas !
Alors je pose la question : Pourquoi a-t-on tant de respect pour 80 000 fans, acquis, et aucun pour 2 millions de téléspectateurs à convaincre chaque jour ?