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Des fourmis dans les doigts ?

Ce n'est pas le petit dernier de Guy Rechenman puisqu'il date de 2012, mais peut-être peut-on encore se le procurer.

C'est une histoire en forme de biographie et même d'autobiographie. Pourtant ce n'est pas celle de Guy, plus jeune que ne serait le héros.

Ce héros est un personnage très spécial avec un talent inné pour le portrait et "des fourmis dans les doigts" devant certaines personnes qu'il "brûle" de portraiturer.

 

Seulement ce talent est tel qu'il dessine en ne regardant que le modèle et parfois quand il regarde enfin ce qu'il a dessiné il est surpris!

 

Dans cet univers de l'immédiat après guerre, il y a d'autres personnages et en particulier la nouvelle voisine, la jeune Lucie, Italienne, affligée d'un bec de lièvre, intelligente et introvertie. Notre héros ressent pour elle "des fourmis dans les doigts" mais elle refuse de poser pour lui.

Quand il la dessinera quand même elle n'aura pas de bec de lièvre.

 

Un autre personnage émouvant c'est le vieux médecin auquel notre héros se confie en dehors de tout cadre médical et payant. Un homme qui exerce son art et ne l'appelle pas de la science pour autant, Un homme qui ne croit pas que nous sachions tout de l'univers dans lequel nous vivons et donne de précieux conseils. J'ai le sentiment qu'il joue plus le rôle du père que celui-ci, qui pas plus que la mère du héros n'a de rôle important à jouer dans l'histoire. Au mieux reconnaissent-ils le talent de leur fils.

 

En même temps moi qui ai l'âge (et même un petit peu plus), du héros, je retrouve dans cette histoire l'ambiance de l'après guerre; quand les enfants jouissaient d'une quasi totale liberté et qu'il ne leur arrivait rien de grave malgré les bagarre de bandes. Je retrouve ma voisine Gina et son accent à couper au coûteau, son cousin Gino qui lui aussi avait un bec de lièvre qui le faisait parler comme Donald Duck, mais ce n'était rien à côté de celui de leur grand mère qui élevait Gina, seule femme fumeuse que j'aie connue à l'époque, et seule aussi équipée du téléphone et servant de cabine téléphonique pour tout le quartier, couturière habile et disponible.

 

Alors oui, en lisant ce livre j'étais client, comme on dit, j'avais le sentiment d'apercevoir monsieur Sottès, l'Espagnol fabriquant d'espadrilles en cordes au fond de la cour voisine et qui étant petit et laid avait une merveilleuse fille, Louisa, aussi chrétienne et chaste qu'on peut le déplorer à treize ans, mais dont la mère était décédée en passant les pyrénées, et il y avait Charlotte, la fille du juif communiste qui avait échappé à toutes les raffles grâce à la protection du quartier entier. Tant d'autres, tant d'épisodes de jeunesse que je retrouve/ressens à travers les aventures et déplacements chez ses copains du jeune héros qui va et vient, reçoit sans brimades, comme nous recevions aussi en ce temps, fomente des "complots" pour dessiner sa voisine.

 

Naturellement si je divague sur des souvenirs personnels c'est que je ne veux pas révéler l'intrigue et pourrir la lecture de ceux qui vont encore se procurer cet ouvrage, mais je peux encore dire que le héros - dont le prénom m'échappe naturellement, puisque le livre est à la première personne - est un sacré curieux et un obstiné quand une chose l'intrigue ! Le reste, tout le reste n'est que surprise et inattendu. Un bouquin à conseiller aussi à ceux qui "savent" que tout n'est pas imaginaire dans les phénomènes extraordinaires...

Tag(s) : #Mes lectures
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